Guide de plantation des arbres et arbustes

« La bonne plante au bon endroit » : c’est l’un des principes de base du jardinage. En choisissant un arbre bien adapté à votre jardin et en le plantant dans de bonnes conditions, vous avez d’autant plus de chances qu’il se développe bien et ait besoin de moins de soins.

Planter les arbres et arbustes

Choisir l’arbre ou l’arbuste

Choisir un arbre ou un arbuste adapté aux conditions de votre jardin

Il faut avant tout connaître votre jardin : quel type de terre, quels endroits sont à l’ombre ou au soleil (voir article « les grands principes du jardinage au naturel»). Lorsque vous choisissez l’arbre, renseignez-vous sur ses besoins, par exemple dans un bon livre de jardinage, ou par des recherches sur internet, et bien sûr en lisant son étiquette au moment de l’achat.

Privilégiez les plantes locales : celles-ci sont vigoureuses et adaptées à nos climats. Elles sont aussi bien plus intéressantes pour les animaux du jardin (insectes, oiseaux…). Si vous envisagez de planter une haie, préférez une haie composée d'arbres et d'arbustes variés, elle sera moins vulnérable face aux maladies et plus intéressante pour la faune.

Pour les arbres fruitiers, pensez aux variétés de terroir, adaptées aux conditions locales. Renseignez-vous cependant sur leur sensibilité aux maladies : une variété locale n'est pas forcément résistante. Le choix d’un porte-greffe adapté au climat et au sol local est aussi un critère de réussite. Parlez-en avec votre pépiniériste.

Enfin, gardez à l’esprit qu’un arbre jeune a toujours de meilleures chances de reprise qu’un arbre plus âgé.

Des plantes résistantes aux maladies

Crédit photo : Logo ADR

La présence du logo ADR sur l'étiquette désigne un rosier résistant aux maladies

Il existe de plus en plus de variétés sélectionnées pour leur résistance aux maladies : par exemple l’INRA a développé une gamme de vignes ne nécessitant pas de traitements (gamme « Ampelia »). Il existe aussi toute une gamme d'arbres fruitiers résistants ou tolérants aux maladies.

Pour les rosiers, le label ADR récompense des rosiers particulièrement résistants aux maladies.

Des végétaux locaux

Crédit photo : Logos "Végétal local" et "vraies messicoles"

Le choix de végétaux locaux permet d'avoir des plantes parfaitement adaptées aux conditions locales. De plus, préférer ces plantes est un véritable atout pour la biodiversité : elles sont une source de nourriture et un abri pour de nombreux oiseaux et insectes qui sont adaptés à ces plantes. Deux nouveaux locaux permettent d'identifier des végétaux d'origine sauvage produits localement. Le logo "végétal local", et le logo "vraies messicoles" qui concerne certaines "fleurs des champs" telles que les coquelicots et les bleuets.

Des plantes produites durablement

Crédit photo : Logo Plante Bleue"

Le label "Plante Bleue" permet d'identifier des végétaux produits de manière éco-responsable par des entreprises de production horticoles françaises. Ce label garantit des pratiques de production respectueuses de l'environnement.

Évitez les plantes invasives

Attention, certains arbres et arbustes souvent plantés dans les jardins sont des espèces invasives : elles se reproduisent et envahissent les milieux naturels, où elles sont nuisibles aux espèces locales. Évitez donc de les planter ! Quelques exemples de plantes à bannir : le buddleia (ou arbre aux papillons), l'ailanthe glanduleux, le robinier faux acacia...

D’autres aspects à prendre en compte pour le choix d’un arbre fruitier

Les arbres fruitiers peuvent être formés de différentes façons (palmettes, gobelets, formes libres « de plein vent »…) : choisissez la forme en fonction de la place dont vous disposez et du temps que vous pouvez consacrer à la taille : les formes palissées demandent plus d’entretien. Attention, certains arbres fruitiers ont besoin d'un deuxième arbre « pollinisateur » d'une autre variété pour fructifier ! C’est le cas notamment de la majorité des poiriers. Si vous voulez éviter d’avoir à planter un deuxième arbre, préférez les variétés dites « autofertiles » !

Où et quand planter

Choisir l’emplacement de l’arbre ou de l’arbuste

Choisissez l’emplacement de l’arbre dans votre jardin en fonction de ses besoins. Tenez aussi compte du développement futur de l’arbre et de la place qu’il prendra. En regroupant vos arbustes en massifs, vous créez une mise en scène agréable, qui permet aussi de diminuer les besoins en arrosage : la terre au pied des arbustes est protégée par les feuilles et donc moins exposée au soleil et au vent. Evitez de planter un fruitier juste après un autre arbre fruitier, en particulier si celui-ci est mort de maladie : des foyers infectieux peuvent encore être présents dans le sol. Il vaut mieux planter un arbre ornemental, ou au moins un fruitier d'une autre espèce.

Planter au bon moment

La meilleure période pour planter est à l’automne, au moment où les végétaux à feuilles caduques sont au repos (les feuilles sont tombées et la sève est descendue), et que le sol est encore chaud. Les arbres plantés à cette période profiteront de plus des pluies d’hiver pour s’enraciner, et résisteront donc mieux à la sécheresse l’été venu. Pour les arbres à feuilles caduques, la plantation se pratique de novembre à mars, notamment s’ils sont en motte ou racines nues. Théoriquement, les végétaux en conteneur peuvent être plantés toute l’année, mais il est préférable de les planter à la même période. Ne jamais planter en période de gel, et éviter les trop fortes chaleurs. Le meilleur temps pour planter est un temps gris et humide. Pour les arbres à feuilles persistantes, plantez-les en début d’automne (septembre-octobre) pour qu’ils profitent d’un sol encore chaud, ou attendez mars-avril.

Comment planter

Préparer le trou de plantation

Pour un arbuste, préparez un trou d’un demi-mètre de rayon et de profondeur, pour un arbre faites un trou de 70 à 80 cm de rayon pour 60 à 70 cm de profondeur. Pour un arbre, un trou de 1 m3 est conseillé. En effet, en ameublissant la terre sur un volume important, vous favoriserez la reprise.

La période de plantation propice (automne - début de l'hiver) n'est pas toujours favorable pour creuser des trous, entre le temps plus froid voire pluvieux, la terre boueuse... N'hésitez pas à creuser vos trous de plantation à l'avance, par exemple en été. Rebouchez le trou dès qu'il a été creusé, en attendant la plantation. Si vous ne le plantez pas tout de suite, ne laissez pas un arbre ou ou un arbuste en racines nues sans les protéger. Pour quelques jours, vous pouvez par exemple envelopper les racines dans une serpillère ou les recouvrir de paillage. Évitez d'acheter votre arbre trop en avance par rapport au moment où vous le planterez.

Au moment de reboucher, respectez autant que possible l'ordre des couches de terre. Un surplus de terre au moment de reboucher le trou est signe que la terre s'est aérée !

Mélangez à la terre dégagée du compost bien décomposé pour l’enrichir – ne jamais mettre en contact de compost directement avec la plante. Pour alléger un sol lourd vous pouvez aussi apporter du sable. Si votre sol est peu perméable, pour éviter une asphyxie des racines par accumulation d’eau dans la cuvette, vous pouvez prévoir au fond une couche de drainage constituée de graviers. 

Au moment de la plantation

Taillez les branches et les racines abîmées. Si les racines sont très chevelues, réduisez leur longueur. Il est conseillé de praliner les racines pour assurer la reprise : laisser tremper une vingtaine de minutes les racines dans un seau rempli de pralin (sorte de boue traditionnellement composée d’argile et de bouse de vache, qui peut aussi être trouvée prêt à l’emploi dans le commerce). Lorsque vous plantez l'arbre, faites attention à ne pas enterrer le point de greffe (repérable à son renflement), cela pourrait entraîner des attaques par des champignons. Tuteurez si nécessaire (attendez quelques jours que le sol se tasse). Apportez du compost et un paillis au pied de l'arbre.