Performance des réseaux d’eau potable

Performance des réseaux d’eau

L'évaluation de la performance des réseaux d'eau potable

La maîtrise des consommations d’eau contribue à la protection de l’environnement en réduisant les prélèvements dans les ressources naturelles. En retardant l’échéance de nouveaux investissements de production, de distribution et de dépollution de l’eau, elle permet aussi aux responsables d’équipements collectifs de réaliser des économies de fonctionnement et aux abonnés de réduire leur facture d’eau.

En France, on estime à 1 milliard le nombre de mètres cubes d’eau perdus qui pourraient être économisés sur les réseaux d’eau potable.

Les éléments qui entrent dans le comptage des pertes en eau sont les suivants :

  • les fuites (casse de canalisation, mauvaise étanchéité au niveau des raccords et branchements)
  • les défauts de comptage (dérive de compteur, mauvaise lecture…)
  • les gaspillages (dysfonctionnement, erreur d’exploitation…)
  • les volumes détournés (branchement illicites ou inconnus des services d’eau),
  • les consommations sans comptage (défense incendie, nettoyage des voiries communales…)
  • les besoins des services des eaux (purges, nettoyage des réseaux…)

Pour détecter si un réseau est performant 2 indicateurs sont communément utilisés :

  • Le rendement du réseau : c’est le rapport entre la quantité d’eau consommée et la quantité d’eau introduite dans le réseau. Les résultats sont évalués selon la grille d’analyse suivante :

 

Indicateurs de performance

Classe de rendement Valeur en %
Bon sup. à 80 %
Moyen 70 à 80 %
Mauvais 60 à 70 %
Très mauvais inf. à 60 %

 

    • l’Indice Linéaire de Perte du réseau : cet indice permet d'estimer le volume d’eau moyen perdu par jour pour 1 km de réseau. Sa valeur évolue selon la densité de population raccordée au réseau. L’ILP est jugé satisfaisant si sa valeur est inférieure aux valeurs de références suivantes :
    Indice linéaire de perte du réseau
    Densité d'abonnés Valeur maximum d'ILP (m3 / km)
    inf. à 25 abonnés/km 2,5
    25 à 50 abonnés/km 5
    sup. à 50 abbonnés/km 10

     

    Le fonctionnement des réseaux en Seine-et-Marne en 2016

    Crédit photo : Répartition des volumes consommés et perdus durant l’année 2016

    En 2016, la valeur départementale moyenne de rendement des réseaux s’établit à 80,79 %, soit une hausse par rapport à l’année précédente sans encore rattraper la valeur atteinte en 2014.

    On peut notamment noter que pour l’année 2016 :

    • 421 réseaux communaux affichent des performances satisfaisantes (rendement de réseau supérieur à 80 % et/ou Indice Linéaire de Perte satisfaisant). Ces communes totalisent les 46 % des canalisations et alimentent 1,1 million d’habitants. Parmi elles on dénombre :
    • 221 communes avec un rendement et un ILP satisfaisants
    • 185 communes avec un ILP satisfaisant mais un rendement inférieur à 80 %
    • 15 communes avec un rendement supérieur à 80 % mais un ILP non satisfaisant.
    • Encore une majeure partie des1 573 km de réseaux non-performants, concernant 262 201 habitants, ont des infrastructures à l’état préoccupant.

    Si l’on considère les volumes totaux mis en distribution et consommés, on constate que près de 17,7 millions de m3 se sont perdus dans les réseaux en 2016. S’il parait difficile de réduire ce volume au niveau des communes présentant de bonnes performances de réseau, une marge de manœuvre existe pour les autres communes. Il est alors possible de simuler un scenario selon lequel toutes les communes du département ont un bon rendement de réseau. Ainsi, en 2016 cela aurait conduit à une économie d’eau de 3,4 millions de m3.