La rotation des cultures

Pour avoir un beau potager, mieux vaut planifier les plantations dès l’hiver ! En effet, pour répondre correctement aux besoins des plantes et pour limiter la propagation des maladies, il faut éviter de cultiver le même légume au même endroit deux années de suite. Pour cela il faut organiser une rotation des cultures !

La rotation des cultures

Intérêt de la rotation des cultures

Apporter à chaque légume une fertilisation adéquate sans épuiser le sol.

Crédit photo : Compost

Il faudra donc regrouper les plantes en fonction de leurs besoins et les faire alterner. Par exemple certains légumes comme les courges, les choux ou les épinards sont très gourmands en azote, alors que les haricots ou les pois sont capables de fixer l’azote atmosphérique, et se contentent de peu. De plus, en fonction du type de racines qu’elles possèdent, les plantes ne vont pas chercher les éléments nutritifs à la même profondeur.

Limiter la propagation de maladies et les infestations d’insectes

Crédit photo : Oïdium sur potiron

En effet, les germes de certaines maladies peuvent se conserver dans la terre plusieurs années. Des nématodes  parasites peuvent infester le sol, et certaines plantes comme les crucifères (choux, radis, navet…) sécrètent des toxines qui inhibent la croissance d’autres plantes. De plus, en cultivant chaque année les mêmes plantes au même endroit, on favorise les attaques d’insectes qui trouveront d’autant plus facilement leur hôte. Il est donc préférable de ne pas cultiver des plantes d’une même famille sur un même emplacement avant 3 à 5 ans.

Association des légumes dans chaque parcelle

Regrouper les légumes par besoins et par famille

Crédit photo : Potirons

On pourra associer les plantes de la façon suivantes :

- les « légumes fruits » comme les tomates, aubergines, poivrons (famille des Solanacées)…melons, concombres, cornichons, courges, potirons (famille des Cucurbitacées)…ont de forts besoins en azote. Ils pourront être associés sur une première parcelle, après que celle-ci ait reçu un apport de compost d’environ 30 kg/m², à l’automne de préférence.

- les « légumes feuilles » comme les épinards, choux, salades, ont des besoins en compost équivalents aux solanacées. Ils peuvent être cultivés en association avec celles-ci, ou séparément, selon le type de rotation que vous envisagez.

- les carottes, betteraves, panais, radis, navets…ont des besoins moindre en azote. De plus, ces « légumes-racines » vont puiser leurs nutriments plus profondément dans le sol. Ils peuvent être cultivés la deuxième année, avec un apport moindre de compost.

- la pomme de terre : elle a des besoins en matière organiques importants. Elle peut être cultivée seule, ou associée aux « légumes-feuilles », qui ont des besoins équivalents. Elle s’accommode moins bien des « légumes-fruits ». Elle est souvent considérée comme une culture « nettoyante » vis à vis des herbes concurrentes, car cette culture permet un bon travail de la terre (sarclage entre les rangs, buttage...

- les radis et la mâche, ainsi que les bulbes comme les ails, échalotes, oignons, ne nécessitent pas d’apport de compost. Ils peuvent éventuellement être cultivés séparément après les légumes racines, ou en association avec ceux-ci.

- les « légumes à gousses » (famille des fabacées), comme les pois, haricots, fèves…ont des besoins en compost faibles. Ils ont également la particularité d’enrichir le sol en azote. Ils peuvent être employés en fin de rotation.

- les engrais verts offrent une couverture du sol et étouffent les plantes concurrentes. Certains, de la famille des fabacées, enrichissent également le sol en azote. Leur culture peut être prise en compte dans la rotation.

Les associations bénéfiques de plantes

Crédit photo : Association de tomates avec des d'œillets d'Inde et des capucines

Vous pouvez aussi penser aux associations de plantes : les œillets d’Inde cultivés près des tomates limiteraient les maladies de celles-ci (on sait que leurs racines piègent les nématodes du sol)…La plantation de fleurs mellifères près de vos légumes attirera les insectes pollinisateurs sur vos légumes fruits.

Organisation de la rotation

Durée de la rotation

Le plus simple est de noter sur un cahier l’emplacement des différentes parcelles et de ce qu’on y cultive chaque année. On peut organiser des rotations sur trois à six ans. Plus la rotation est longue, plus on diminue les risques de maladies dues à des germes conservés dans le sol. Si vos cultures sont attaquées par des maladies de ce type, il est préférable d’attendre au moins 4 à 5 ans avant de cultiver à nouveau des plantes sensibles au même endroit.

Exemple de maladies qui se conservent dans le sol :

- l’ alternariose sur la tomate ou les pois,

- le rhizoctone violet )sur carottes, betteraves, endives, asperges… (attendre 5 ans minimum)

- la fusariose sur tomates, aubergines, oignons, pois, asperges…,

- la verticiliose sur tomates, artichauts, fraisiers…

- les maladies atteignant le tubercule des pommes de terre (mildiou, rhizoctone brun)

Exemple de rotation sur 4 ans

Crédit photo : Exemple de rotation des cultures sur 4 ans

Si par exemple on choisit de faire une rotation sur 4 ans, on divisera le potager en 4 parcelles de même taille, sur lesquelles on cultivera des plantes ayant des besoins similaires ; puis chaque année on fera tourner les cultures sur une parcelle différente.

Exemple de rotation possible :

- 1ère année : après un bon apport de compost à l’automne, et mise en place d’un engrais vert jusqu’au printemps. Culture des légumes-feuilles, avec éventuellement la pomme de terre.

- 2ème année : les légumes racines iront chercher les ressources plus en profondeur.

- 3ème année : les légumes ayant de besoins en matière organique faibles ou nuls (mâche, bulbes…) ; éventuellement les légumes à gousses qui contribueront à enrichir le sol.

- 4ème année : après un bon apport de compost, on peut cultiver la pomme de terre seule ou les légumes fruits.

Dans un petit potager

Dans un petit potager, la rotation des cultures est parfois difficile à mettre en palce. Voici quelques règles simples à resptecter :

- Conservez une trace de l'organisation de votre potager année après année : plan, photo...

- Fertilisez correctement à l'aide de compost, apportez du paillage...

- En cas de maladie qui se conserve dans le sol (voir ci-dessus "durée de la rotation" et "principales maladies au potager", évitez de cultiver d'autres plantes hôtes de la maladie à cet emplacement pendant 5 à 6 ans.

- Effectuez, autant que possible, une rotation pour : les pommes de terres, les liliacées (oignons, échalotes, aulx, poireaux...), les carottes, les asperges, les solanacées (tomates, aubergines, poivrons). Essayez, en tout cas, de ne pas les planter au même endroit chaque année et de varier leur emplacement. Par exemple, donnez-vous pour règle de cultiver un "légume feuille" là où un "légume racine" avait été planté l'année précédente.